Café lecture

Sélection du café-lecture - jeudi 26 octobre

rentrée étrangère : adaptation et émancipation

Sélection du café-lecture - jeudi 7 septembre

L'Iran, partir pour être libre ?

Sélection du café-lecture - vendredi 5 mai à 19h

D'après une histoire vraie...

Sa seule épouse, Peace Adzo Medie, L'Aube, 22€

Depuis que ma mère m'avait appris qu'on allait me marier à Eli, j'avais l'impression de porter nos deux familles en équilibre sur la tête comme une bassine pleine à ras bord. Il est difficile d'être la clé du bonheur des autres, de leur victoire, l'instrument de légitimation de leurs actes. » Afi Tekple vit avec sa mère dans une petite ville du Ghana lorsqu'elle se voit offrir l'opportunité qui changera leurs vies : une demande en mariage d'Elikem Ganyo. Mais tout s'avère complexe, à commencer par la cérémonie à laquelle le marié n'assiste pas... sans doute à la demande de la femme qu'il aime - et que sa famille désapprouve. En essayant de faire fonctionner ce mariage, Afi va surtout se donner les moyens d'acquérir une vie d'indépendance dont elle n'aurait même jamais osé rêver.

La mer de la tranquillité, Emily St. John Mandel, Rivages, 22€

Emily St. John Mandel renouvelle le thème classique du voyage dans le temps à sa manière unique, dans une histoire envoûtante qui entremêle époques et personnages jusqu'au vertige. Quel est cet étrange phénomène qui semble se produire à diverses époques et toujours de la même façon?? Dans les bois de Caiette, au nord de l'île de Vancouver, des gens entendent une berceuse jouée au violon, accompagnée d'un bruissement évoquant un engin volant qui décolle. L'expérience est intense mais brève, au point que l'on pourrait croire à une hallucination. En 2401, sur une des colonies lunaires, l'institut du Temps veille à la cohésion temporelle de l'univers. Une brillante physicienne nommée Zoey s'interroge sur des anomalies qui la perturbent. Le monde tel qu'il existe ne serait-il qu'une simulation ?

Les voleurs d'innocence, Sarai Walker, Gallmeister, 26,40€

Il était une fois dans les années 1950 six jeunes filles aux doux prénoms de fleurs - Aster, Rosalind, Calla, Daphne, Iris et Hazel - qui vivaient avec leurs parents dans l'opulence d'une grande bâtisse victorienne. Mais ceci n'est pas un conte de fée : c'est l'histoire de la malédiction des soeurs Chapel.Tout commence pourtant bien : par une noce. Mais à peine est-elle mariée, que la soeur aînée meurt mystérieusement, laissant sa famille en état de choc. Puis la deuxième connaît le même sort. Quel malheur pèse sur les Chapel ? Belinda, la mère à l'esprit torturé, hantée par les fantômes, semble pouvoir prédire leur funeste destin. Mais peut-on se fier à ce qui sort de son cerveau embrumé ? Quant à Iris, la cadette, elle est bien décidée à survivre. Quitte à devoir faire un bien sombre choix.Roman aux accents gothiques, Les Voleurs d'innocence est l'histoire poignante de jeunes femmes déterminées à échapper à leur destin.

Le dernier revival d'Opal et Nev, Dawnie Walton, Zulma, 24,50€

Rédactrice en chef d'un célèbre magazine musical, Sunny S. Shelton tient un scoop : la reformation des mythiques Opal & Nev, séparés en 1970 après la mort de leur batteur lors d'une émeute raciale. Elle retrace leur histoire dans une incroyable enquête.Fascinante immersion dans l'Amérique de la lutte pour les droits civiques, Le Dernier Revival d'Opal & Nev bouscule l'histoire du rock, écrite par les Blancs, en inventant une icône afro-punk avant l'heure.Farouchement indépendante, à contre-courant du système, et plus vraie que nature : vous seriez son plus grand fan si elle existait vraiment.

Le Gardien de Téhéran de Stéphanie Perez, Plon, 20€

L'histoire du gardien du musée de Téhéran, un homme seul face à la menace des religieux fanatiques qui a réussi à sauver 300 chefs d'oeuvre d'art moderne, le trésor de l'Impératrice des arts.

Printemps 1979, Téhéran. Alors que la Révolution islamique met les rues de la capitale iranienne à feu et à sang, les Mollahs brûlent tout ce qui représente le modèle occidental vanté par Mohammad Reza Pahlavi, le Chah déchu, désormais en exil.

Seul dans les sous-sols du musée d'Art moderne de Téhéran, son gardien Cyrus Farzadi tremble pour ses toiles. Au milieu du chaos, il raconte la splendeur et la décadence de son pays à travers le destin incroyable de son musée, le préféré de Farah Diba, l'Impératrice des arts. Près de 300 tableaux de maîtres avaient permis aux Iraniens de découvrir les chefs d'oeuvre impressionnistes de Monet, Gauguin, Toulouse-Lautrec, le pop art d'Andy Warhol et de Roy Lichtenstein, le cubisme de Picasso ou encore l'art abstrait de Jackson Pollock.

Mais que deviendront ces joyaux que les religieux jugent anti islamiques ? Face à l'obscurantisme, Cyrus endosse, à 25 ans à peine, les habits un peu grands de gardien d'un trésor à protéger contre l'ignorance et la morale islamique.

Pour que je m'aime encore de Maryam Madjidi, Points, 7.70€

Maryam a 13 ans. L'adolescence, elle la traverse dans la rage. Rage contre l'ennui. L'ennui suffocant de Drancy où ses parents, originaires d'Iran, se sont établis. Assauts contre son corps récalcitrant, contre lequel elle mène une guerre sans merci. Combats et luttes intestines au collège pour faire sa place au milieu des gars de la cité. Une seule idée fixe la porte. Fuir. Franchir le périphérique. Rejoindre une grande école qui permette un avenir. L'herbe y sera-t-elle plus verte ?

Une soupe à la grenade de Marsha Mehran, Picquier, 21€

Trois jeunes soeurs ayant fui l'Iran au moment de la révolution trouvent refuge dans un petit village d'Irlande pluvieux et replié sur lui-même. Elles y ouvrent le Babylon Café et bientôt les effluves ensorcelants de la cardamome et de la nigelle, des amandes grillées et du miel chaud bouleversent la tranquillité de Ballinacroagh. Les habitants ne les accueillent pas à bras ouverts, loin s'en faut. Mais la cuisine persane des trois soeurs, délicate et parfumée, fait germer d'étranges graines chez ceux qui la goûtent. Les délicieux rouleaux de dolmas à l'aneth et les baklavas fondant sur la langue, arrosés d'un thé doré infusant dans son samovar en cuivre, font fleurir leurs rêves et leur donnent envie de transformer leur vie.Marsha Mehran s'est inspirée de sa propre histoire familiale pour composer ce roman chaleureux et sensuel où la cuisine joue le plus beau rôle. S'y mêlent le garm et le sard, le chaud et le froid, tristesse et gaieté, en une alchimie à l'arôme envoûtant d'eau de rose et de cannelle.Et pour que chacun puisse expérimenter la magie de la cuisine persane, une recette accompagne chaque chapitre du livre.

Désorientale de Négar Djavadi, Liana Levi, 12€

Si nous étions en Iran, cette salle d'attente d'hôpital ressemblerait à un caravansérail, songe Kimiâ. Un joyeux foutoir où s'enchaîneraient bavardages, confidences et anecdotes en cascade. Née à Téhéran, exilée à Paris depuis ses dix ans, elle a toujours essayé de tenir à distance son pays, sa culture, sa famille. Mais les djinns échappés du passé la rattrapent pour faire défiler l'étourdissant diaporama de l'histoire des Sadr sur trois générations : les tribulations des ancêtres, une décennie de révolution politique, les chemins de traverse de l'adolescence, l'ivresse du rock, le sourire voyou d'une bassiste blonde...

Une fresque flamboyante sur la mémoire et l'identité ; un grand roman sur l'Iran d'hier et la France d'aujourd'hui.

L'automne est la dernière saison de Nasim Marashi, Zulma, 22€

Dans le brouhaha des rues agitées de Téhéran, Leyla, Shabaneh et Roja sont à l'heure des choix. Trois jeunes femmes diplômées, tiraillées entre les traditions, leur modernité et leurs désirs.

Leyla rêve de journalisme ou de devenir libraire. Son mari, pourtant aimant et attentionné, a émigré sans elle. A-t-elle eu raison de ne pas le suivre et de rester ? Shabaneh est courtisée par son collègue, qui voit en elle une épouse parfaite. Comment démêler si elle l'aime, si elle peut se résoudre à abandonner son frère handicapé, alors qu'elle en est l'unique protection ? Roja, la plus ambitieuse, travaille dans un cabinet d'architectes, et s'est inscrite en doctorat à Toulouse - il ne manque plus que son visa, passeport pour la liberté. Vraiment ?

La solution est-elle toujours de partir ?

En un été et un automne, elles vont devoir décider. D'espoirs en incertitudes, de compromis en déconvenues, elles affrontent leurs contradictions entre rires et larmes, soudées par un lien indéfectible mais qui soudain vacille, tant leurs rêves sont différents. L'automne est la dernière saison est une magnifique histoire d'amour et d'amitié, sensible et bouleversante, profondément ancrée dans la société iranienne d'aujourd'hui, et pourtant prodigieusement universelle.

Les culs-reptiles, Mahamat-Saleh Haroun, Gallimard


«Même les culs-reptiles étaient de la partie, ces oisifs qui ne voulaient rien foutre au pays, des fainéants qui passaient la journée à même le sol, sur des nattes,
à jouer aux dames ou au rami. Immobiles tels des montagnes, ils ruminaient la noix de cola, sirotant à longueur de journée des litres de thé accompagnés de pain sec.
Ils ne bougeaient leurs fesses qu'en fonction de la rotation du soleil, disputant l'ombre aux chiens et aux margouillats.»

Or, Bourma Kabo, las de faire partie de cette communauté nationale de la glandouille, accepte de relever un inimaginable défi : représenter son pays de sables - les autorités plus que corrompues le lui imposent - aux jeux Olympiques de Sydney, en 2000. Épreuve de natation, cent mètres. Alors qu'il sait à peine flotter dans un fleuve boueux, il plonge corps et âme dans l'aventure. C'est ainsi que d'Afrique en Australie commence l'extraordinaire odyssée d'un Ulysse candide des temps modernes, avec aussi les magiciennes Circé des médias, et sa tant convoitée Ziréga, nouvelle Pénélope. Ce roman est un sérieux divertissement. Il nous raconte que «le propre de l'homme est de ne pas servir le mensonge», en une impitoyable et malicieuse radiographie d'un pays sahélien et de tout un continent aux peuples bannis de culs-reptiles sous les mirages de l'Occident.

L'heure des femmes, Adèle Bréau, Lattès


Paris, 1967. À l'aube de la cinquantaine, Menie, mère de famille bourgeoise, est recrutée par la radio RTL qui a décidé de renouveler ses programmes. Son rôle ? Faire parler les auditrices. En quelques semaines, c'est la déferlante. Les femmes de la France entière se confient à « la dame de coeur ». Bientôt, à l'heure de la sieste, elles seront des millions à suivre l'émission avec passion. Parmi elles, Mireille et sa soeur Suzanne, qui découvrent qu'elles aussi pourraient maîtriser leur destin. Quant à la vie de Menie, partagée entre le tourbillon d'une société libérée par Mai 68 et les tourments qu'on lui livre, elle en est totalement bouleversée.

Cinquante ans plus tard, Esther, une documentariste qui peine à se reconstruire, va replonger dans ces années pas si lointaines où le sort des Françaises semble d'un autre âge.

Avec ce nouveau roman porté par la figure de Menie Grégoire, sa grand-mère, Adèle Bréau unit les destinées de femmes qui, malgré leurs différences, se tendent la main.
Amour, maternité, droits, sororité... l'auteure explore sur cinq décennies les avancées, paradoxes et régressions de la condition féminine, les mettant en résonance dans une fresque résolument romanesque.

Les danseurs de l'aube, Marie Charrel, Livre de poche


Europe centrale, années 1930. Après avoir fui la révolution russe, les jumeaux Sylvin et Maria Rubinstein se découvrent un talent fulgurant pour le flamenco. Très vite, Varsovie, Berlin et même New York sont à leurs pieds. Lorsque le continent sombre dans la guerre, ils sont séparés, et Maria disparaît. Pour la venger, Sylvin prend l'identité de sa soeur pour danser travesti en femme et s'engage dans la Résistance.

Hambourg, 2017. Lukas, jeune homme à l'identité trouble, rencontre la sulfureuse Iva sur la scène où Sylvin se produisait autrefois. Fuyant leur passé, ils partent à leur tour en road-trip dans l'Europe interlope. Au fil des cabarets, leur flamenco incandescent et métissé enflamme les passions.
Mais il suscite aussi la violence et l'intolérance. Jusqu'à ce que Lukas commette l'irréparable pour protéger Iva...

Le premier jour du printemps, Nancy Tucker, 10x18


Peut-on pardonner l'impardonnable ?

Chrissie est la meilleure pour chaparder des bonbons, faire le poirier et gagner les parties de cache-cache. Mais, dans sa banlieue anglaise sordide, son quotidien est violent, solitaire et misérable, entre un père absent et une mère démissionnaire. La seule chose qui donne à Chrissie l'impression d'être vivante, c'est son secret. Le premier jour du printemps, elle a tué un petit garçon.

Quinze ans plus tard, Chrissie s'appelle Julia. Elle tente d'être une bonne mère pour Molly, sa fille de cinq ans. Va-t-elle pouvoir subvenir à ses besoins ? Réussir à lui donner ce qu'elle n'a jamais reçu ? Quand, un soir, elle commence à recevoir de mystérieux appels, elle craint que son passé ne refasse surface. Et que sa plus grande peur, celle de se voir retirer Molly, ne soit sur le point de se réaliser.